Date de la publication : 5 décembre 2025

Lecture : 11 min

Qu'est-ce que l'AIOps ?

L’AIOps est une approche qui analyse en continu vos environnements IT, anticipe les anomalies et automatise les actions essentielles pour des opérations plus fiables, plus rapides et plus simples à piloter.

L’AIOps (Artificial Intelligence for IT Operations, en français « Intelligence Artificielle pour les Opérations Informatiques ») est une approche qui utilise l’intelligence artificielle et le machine learning pour automatiser la gestion informatique. Elle analyse en continu les données issues des systèmes, réduit le bruit des alertes, enrichit les incidents de contexte et propose des actions correctives ou prédictives en temps réel. Introduit par Gartner en 2017, ce concept combine big data, machine learning et automatisation pour aider les équipes informatiques à superviser et optimiser leurs systèmes.

Concrètement, une plateforme AIOps agrège de vastes volumes de données issus des applications, réseaux et infrastructures informatiques. Elle les analyse grâce à l’intelligence artificielle afin d’isoler les signaux pertinents, identifier les causes racines et déclencher des actions correctives automatisées. L’objectif n’est pas seulement de réagir plus vite aux incidents, mais surtout d’anticiper les anomalies et de maintenir une expérience utilisateur optimale dans des environnements multicloud et distribués de plus en plus complexes.

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Pourquoi les organisations s’intéressent-elles de plus en plus à l’AIOps ?

Plusieurs tendances expliquent l’essor de l’AIOps dans les entreprises. D’abord, la croissance exponentielle des volumes de données rend impossible une supervision manuelle. Ensuite, la pression sur la qualité de service et l’expérience utilisateur ne tolère plus les interruptions prolongées. Enfin, la généralisation des environnements hybrides et multicloud multiplie les interdépendances et complexifie la détection des causes profondes.

Dans ce contexte, les équipes informatiques ne peuvent plus se contenter de collecter et de réagir. Elles ont besoin d’outils capables d’analyser en continu, de hiérarchiser les incidents et d’apporter une aide à la décision en temps réel. L’AIOps répond à cette attente en transformant la gestion opérationnelle : de réactive, elle devient proactive, et souvent prédictive.

Comment fonctionne l’AIOps ?

Le fonctionnement de l’AIOps repose sur un cycle continu d’analyse et d’automatisation qui transforme des volumes massifs de données en actions concrètes. On peut le décomposer en plusieurs étapes complémentaires.

Collecte et unification des données

Les plateformes AIOps commencent par agréger des flux de données provenant de sources multiples : métriques systèmes, journaux applicatifs, événements réseau, événements de sécurité, données issues d’outils ITSM (gestion des incidents, tickets) ou encore environnements cloud. Ces données sont souvent hétérogènes et redondantes, la première valeur de l’AIOps est donc de les centraliser et de les normaliser dans un format commun.

Nettoyage et enrichissement

Avant toute analyse, les données brutes sont filtrées et nettoyées pour éliminer le bruit : redondances, faux positifs et alertes mineures, afin de ne conserver que les signaux pertinents. À ce stade, des techniques d’enrichissement comme la corrélation avec l’historique ou l’ajout de métadonnées permettent déjà d’améliorer la lisibilité.

Analyse et corrélation

Une fois les données préparées, les algorithmes de machine learning prennent le relais. Ils recherchent des corrélations, détectent des anomalies et identifient des schémas récurrents. Par exemple, une série de dégradations de performances sur un service peut être corrélée à une mise à jour récente ou à une saturation réseau. L’AIOps permet ainsi de séparer le « signal » du « bruit » et de comprendre les causes profondes.

Détection et priorisation des incidents

Plutôt que de générer des centaines d’alertes, la plateforme hiérarchise les problèmes selon leur criticité et leur impact métier. Un incident susceptible d’affecter directement les utilisateurs finaux est mis en avant, tandis que les anomalies de moindre importance sont regroupées ou reportées. Cette priorisation change la donne pour les équipes IT, qui peuvent concentrer leur énergie sur ce qui compte réellement.

Automatisation et remédiation

La dernière étape est celle de l’action. En fonction des scénarios détectés, la plateforme peut :

  • déclencher automatiquement des workflows de remédiation (redémarrage d’un service, scaling d’une ressource cloud, « rollback » d’une version),

  • enrichir un ticket avec toutes les données utiles pour l’équipe concernée,

  • ou générer une recommandation que l’humain valide avant exécution.

Avec le temps, les modèles s’affinent grâce aux boucles de rétroaction : chaque correction appliquée nourrit l’historique et rend le système plus précis. C’est cette capacité d’apprentissage continu qui distingue l’AIOps d’une simple automatisation basée sur des règles fixes.

Quels sont les avantages de l’AIOps ?

L’AIOps présente des avantages à plusieurs niveaux, qui vont bien au-delà d’une simple réduction du volume d’alertes généré par les outils de supervision et de monitoring.

Le plus évident est l’accélération de la résolution des incidents. En corrélant automatiquement les événements et en mettant en avant les causes probables, l’AIOps réduit le temps moyen de détection (MTTD) et le temps moyen de résolution (MTTR). Là où une panne pouvait mobiliser plusieurs équipes pendant des heures, l’analyse algorithmique permet d’orienter rapidement les équipes vers le bon levier d’action.

L’AIOps se distingue également par sa capacité prédictive. Grâce au machine learning, les systèmes AIOps ne se contentent pas de réagir aux incidents, ils peuvent anticiper des dégradations futures. Un exemple typique est la détection d’une tendance à la saturation mémoire : plutôt que d’attendre que l’application tombe, l’AIOps déclenche une action préventive.

Un autre avantage réside dans la rationalisation des opérations. Dans des environnements multicloud ou hybrides, les équipes utilisent souvent une dizaine d’outils de monitoring différents, chacun générant ses propres alertes. L’AIOps centralise et standardise ces flux de données, ce qui permet de travailler sur une vision unifiée, beaucoup plus lisible.

Enfin, l’AIOps contribue à l’efficacité organisationnelle. Il automatise les tâches répétitives (ouverture de tickets enrichis, redémarrage d’un service, ajustement des ressources cloud) et libère ainsi du temps pour que les équipes IT se consacrent à des projets à plus forte valeur ajoutée : améliorer la qualité logicielle, renforcer la sécurité, ou encore soutenir la transformation numérique.

Quels sont les cas d’usage concrets de l’AIOps ?

L’AIOps n’est pas une idée théorique : il se déploie déjà dans de nombreux environnements IT, où il permet de transformer la manière dont les équipes détectent et résolvent les problèmes.

Voici quelques exemples concrets de son application.

Supervision et détection d’anomalies

Dans un environnement applicatif complexe, les équipes doivent surveiller des centaines de métriques en parallèle : temps de réponse des applications déployées, charge CPU des runners CI/CD, utilisation mémoire des conteneurs, trafic réseau. L’AIOps analyse en continu ces flux de données pour repérer les écarts par rapport à la normale, même lorsqu’ils sont subtils. Par exemple, une légère dérive de latence sur un service critique après un déploiement via GitLab CI/CD peut être détectée et signalée bien avant qu’elle ne se transforme en panne visible pour l’utilisateur.

Analyse des causes profondes

Lorsqu’un incident survient, identifier rapidement la cause est souvent le plus difficile. L’AIOps croise automatiquement les événements (logs applicatifs, alertes réseau, changements de configuration) et propose des hypothèses de causes probables. Imaginons une indisponibilité soudaine en production : plutôt que d’examiner manuellement chaque outil de supervision, la plateforme AIOps peut corréler l’incident à une mise à jour logicielle déployée quelques minutes auparavant.

Optimisation du cloud et des environnements hybrides

Le cloud offre de la flexibilité, mais aussi une complexité nouvelle. L’AIOps peut anticiper un pic de charge en production et déclencher automatiquement le redimensionnement d’instances pour absorber le trafic.

À l’inverse, il peut identifier des ressources sous-utilisées et recommander leur réduction ou leur arrêt, contribuant ainsi à l'optimisation des coûts cloud dans une approche FinOps. Dans des environnements multicloud, cette automatisation est précieuse pour éviter la surconsommation ou les pannes liées à la saturation, tout en maintenant une visibilité complète sur les coûts et la performance de chaque composant de l'infrastructure.

Sécurité et détection de menaces

L’AIOps s’applique également à la cybersécurité. En corrélant des tentatives d’authentification suspectes avec d’autres signaux (activité réseau inhabituelle, anomalies de logs, accès à des dépôts sensibles), il peut alerter sur une attaque en cours ou isoler automatiquement un système compromis.

Dans le contexte d'une plateforme DevSecOps comme GitLab, l'AIOps permet d’analyser les logs d'audit pour détecter des comportements suspects : accès inhabituel à des secrets ou variables CI/CD, modifications massives de configurations de sécurité. Il peut également corréler les vulnérabilités détectées par les scanners de sécurité de GitLab (SAST, DAST, détection des secrets, analyse des conteneurs, analyse des dépendances) avec des tentatives d'exploitation réelles observées en production, permettant ainsi de prioriser les correctifs en fonction du risque effectif.

Accélération du cycle de développement logiciel

Intégré aux pipelines CI/CD, l’AIOps joue un rôle de « garde-fou intelligent » à plusieurs niveaux, en repérant des anomalies dès la phase de tests ou de déploiement. Par exemple, si une nouvelle version provoque une augmentation inhabituelle du taux d’erreurs, la plateforme peut déclencher automatiquement un « rollback » avant que l’incident ne touche les utilisateurs finaux. GitLab permet également de configurer des règles de déploiement basées sur des métriques (temps de réponse, taux d'erreur) pour automatiser ces décisions. Cette approche permet d'accélérer les cycles de livraison tout en limitant les risques.

Les différences de l’AIOps avec le DevOps, MLOps, SRE ou le DataOps

L'AIOps s'inscrit dans un écosystème de pratiques modernes qui partagent des objectifs communs : automatisation, fiabilité, efficacité. Il est donc naturel de les comparer, bien qu'elles soient en réalité complémentaires.

AIOps VS DevOps

Le DevOps est un ensemble de pratiques qui vise à rapprocher les équipes de développement et opérations pour accélérer la livraison de logiciels. L’AIOps, quant à lui, enrichit et soutient les équipes DevOps en automatisant la supervision, la détection d’anomalies et la gestion des incidents, apportant ainsi une visibilité en temps réel et une capacité de réaction accrue.

AIOps VS MLOps

Le MLOps concerne la mise en production et l’industrialisation des modèles de machine learning : versioning des modèles, pipelines d'entraînement automatisés, monitoring de la dérive des modèles. L’AIOps, de son côté, utilise le machine learning pour résoudre des problèmes opérationnels IT.

AIOps VS SRE (Site Reliability Engineering)

Le SRE (Site Reliability Engineering) est une discipline qui applique des principes d'ingénierie logicielle aux opérations pour améliorer la fiabilité des systèmes, en s'appuyant sur des concepts comme les SLO (Service Level Objectives), les budgets d’erreur et la réduction des tâches manuelles répétitives. L’AIOps est un accélérateur naturel de la démarche SRE car il automatise la détection et la résolution des incidents, réduit le MTTD/MTTR et élimine les tâches manuelles répétitives.

AIOps VS DataOps

Le DataOps est une autre pratique qui vise à fiabiliser et automatiser les pipelines de données en appliquant des principes DevOps au domaine de la data. Là où le DataOps se concentre sur la gouvernance et la qualité des données, l’AIOps met l’accent sur leur exploitation pour améliorer la supervision et les opérations IT.

Quels défis et limites à l’adoption de l’AIOps ?

L’adoption de l’AIOps dans une organisation ne se fait pas sans obstacles. La qualité des données est un préalable indispensable, or celles-ci sont souvent fragmentées ou bruitées. Les organisations doivent aussi surmonter des silos internes pour permettre une corrélation efficace. Enfin, la mise en œuvre de l’AIOps suppose des compétences spécialisées en data science et peut nécessiter un investissement initial conséquent avant d’en percevoir les bénéfices.

Certification AIOps Foundation

Il n’existe pas à ce jour d’organisme reconnu qui pilote la discipline AIOps de façon indépendante. Toutefois, on trouve une certification AIOps Foundation (gérée par le DevOps Institute) qui constitue une référence dans le domaine.

Cette certification aborde les origines du concept AIOps, les technologies associées (big data, machine learning), les usages, les défis et les bonnes pratiques pour l’intégration. Elle joue un rôle de repère pour les professionnels et les organisations souhaitant structurer leur démarche AIOps, sans pour autant être une « fondation normative».

L’AIOps, l’open source et GitLab

L’AIOps s’appuie fortement sur l'écosystème open source : observabilité (Prometheus, Grafana), automatisation (Ansible, Terraform), intelligence artificielle (PyTorch, TensorFlow).

Dans ce paysage, GitLab joue un rôle naturel de plateforme d'intégration. En unifiant développement, sécurité et opérations, GitLab facilite l’adoption de l’AIOps :

  • Intégration avec les outils AIOps : GitLab se connecte nativement avec Datadog, Dynatrace, Prometheus via webhooks et APIs.

  • Traçabilité complète : chaque déploiement via GitLab CI/CD est automatiquement corrélé aux commits, merge requests et pipelines.

  • Automatisation des remédiations : GitLab CI/CD peut orchestrer des actions correctives automatisées : « rollbacks », exécution de runbooks ou création automatique d'incidents pour les équipes concernées.

  • Collaboration centralisée : GitLab offre un socle commun entre développeurs, SRE et équipes IT pour réduire les silos.

  • Intelligence artificielle pour le développement : avec GitLab Duo, les équipes bénéficient d'une assistance IA pour accélérer le développement (suggestions de code, chat contextuel, génération de tests), améliorer la qualité logicielle et réduire le temps de résolution des bugs, s'inscrivant dans la même logique d'automatisation intelligente.

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